L’Encyclopédie
Symbole des Lumières, l’Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers fait aussi l’objet de nombreux conflits politiques. Première encyclopédie française, elle est rédigée par un groupe de 160 hommes de lettres dont Denis Diderot, Jean Le Rond d’Alembert, Louis-Jacques Goussier, Louis de Jaucourt ou encore le baron d’Holbach pour ne citer que les plus connus. L’Encyclopédie est représentative d’un nouveau savoir, tourné non plus vers la foi et la croyance mais vers la raison. Sa pensée est désormais fondée sur des faits, des expériences et se concentre sur l’homme, ses activités et les nouvelles créations. Les savoirs comme l’astronomie, l’architecture, la géographie ainsi que les savoir-faire tels que la boulangerie, la coutellerie, la maroquinerie et bien d’autres encore y sont décrits. Porteuse de nombreux savoirs, l’œuvre rencontre tout de même son lot d’opposants dont les Jésuites et le pape Clément XIII font partie. En effet, dès la parution du premier volume en 1751, les Jésuites font interdire sa publication jusqu’en 1753. Viennent ensuite la révocation du privilège (une autorisation exclusive d’imprimer délivrée par le roi pour un imprimeur) ainsi que la condamnation de l’œuvre par le pape Clément XIII en 1759. En 1753, Malesherbes se bat contre la censure et permet à Diderot et d’Alembert de poursuivre la publication de l’Encyclopédie. En revanche, en 1762, il n’obtient que l’autorisation de produire des volumes de planches ; les volumes de texte suivants sont donc publiés clandestinement.
Les Archives départementales de l’Ardèche possèdent l’édition genevoise de l’Encyclopédie publiée entre 1777 et 1779. Il existe de nombreuses éditions, adaptations comme l’Encyclopédie méthodique ou encore contrefaçons de l’ouvrage. L’édition d’origine dite « de Paris » comporte 35 volumes tandis que l’édition de Genève comporte 36 volumes de texte ainsi que trois volumes de planches en format in-quarto et a été tiré à 6 000 exemplaires.
Cependant, l’édition possédée par les Archives ne contient que 35 volumes de texte puisqu’il manque le tome 29 de la collection. À cette dernière, il faut ajouter les six volumes de tables analytiques et raisonnées de l’édition lyonnaise de 1780. Il s’agit d’un résumé des 36 volumes initiaux auxquels on a apporté une correction sur des erreurs typographiques, chronologiques ou encore géographiques.