Au village de Labeaume : suspendre le temps entre rivière, pierres et jardins

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Le village de Labeaume s’est construit au bord de la rivière Beaume (ou Baume), affluent de l’Ardèche et sous-affluent du Rhône. La Beaume a elle-même pour affluent principal la Drobie.

Son nom vient de l’occitan balma/bauma ou du français balme/baume et signifie abri sous roche, grotte, terrier, particularités géologiques typiques de ce site. Ce surprenant relief prend son origine dans les formations marines du Jurassique supérieur. Des dépôts calcaires marins se sont échelonnés sur une période allant de moins 150 millions à moins 130 millions d’années, sur une épaisseur de plus de 200 mètres. Après le retrait de la mer, l’érosion a continué de façonner les rochers. Les eaux de surface ont entraîné la dissolution de calcaire en profondeur et créé ainsi des cavités souterraines. 

Le pont submersible de Labeaume construit en 1877 relie le village à Saint-Alban-Auriolles par un chemin. Ce pont ne possède pas de parapet car il serait détruit lors des crues fréquentes où la rivière emporte de nombreux débris.

Outre son patrimoine architectural et naturel, Labeaume permet de découvrir également un monde culturel. Le village accueille de nombreux artistes et artisans (on peut citer le peintre et sculpteur Yankel décédé en 2020, https://www.ardeche.fr/2022-1-saison-1-artiste-yankel.htm) et l’été, le festival Labeaume en Musique mêle mélodies et nature.

Les jardins suspendus

Sur tout le territoire, les espaces pour l’agriculture sont limités et l’eau est rare.

Le remarquable site des jardins dits « suspendus », car ils sont comme portés par la roche, témoigne d’une ingéniosité d’aménagement d’un lieu très contraint. Les habitants ont charrié de la terre, bâti des murs, des faysses, des passages, des escaliers, des cabanes en pierres, des impluviums, des citernes. Ces travaux se sont faits progressivement au cours du XIXe siècle : une pierre gravée « 1874 » en porte la marque. Les principales cultures étaient entre autres celles de l’olivier, du mûrier pour l’élevage des vers à soie, de la vigne, mais également le figuier pour lequel  a été créé un conservatoire en 2012.

C’est autour du mas Recatadou dit « le mas Reynaud » du nom de la famille déjà propriétaire sur le cadastre de 1808 que les jardins sont construits. Isidore Reynaud (né en 1817) et ses héritiers ont aménagé et ont contribué à améliorer l’utilisation du site au fil des années. Dans les années 1960, le mas a été la propriété d’une entreprise et  utilisé pour accueillir une colonie de vacances.

Devenu propriété de la commune depuis 1994, le mas s’est transformé en partie en salle polyvalente et pour l’autre en maison des associations. Les jardins ont été entretenus par différentes associations et aujourd’hui par l’atelier jardin.